Saturday 15 October 2011

Evolution de la littérature copte

A l'origine, la littérature copte fut influencée par le grec, en particulier à Alexandrie où la culture hellénistique prédominait.

De nombreux pères d'église étaient contraints d'écrire en grec ; en effet, cette langue était la plus répandue. Par la suite, leurs écrits étaient traduits en copte.

Parmi les exemples de littérature purement copte, citons notamment les travaux d'Abba Antonius et d'Abba Pachomius (ces deux pères ne parlaient que le copte) ainsi que les sermons et les prédications d'Abba Shenouda ; précisons que ce dernier avait choisi de n'écrire qu'en copte.

Dirigeant populaire, Abba Shenouda ne s'adressait aux Coptes qu'en copte, la langue des réprimés, et non en grec, la langue du souverain. La littérature purement copte avait deux centres : Wadi al-Natrun et al-Dayr al-Abyad ainsi que les monastères de Pachom en Haute Egypte. A Wadi al-Natrun, la littérature copte était écrite en dialecte bohairique alors qu'à al-Dayr al-Abyad et dans les monastères de Pachom en Haute Egypte, elle était rédigée en dialecte sahidique.

Par conséquent, les monastères furent les premiers centres de la production littéraire copte ; les diverses œuvres littéraires étaient écrites dans les deux dialectes principaux. Dans certains manuscrits de l'époque, le copte est appelé la langue du peuple des montagnes. Ceci fait sans doute référence à la Haute Egypte où l'altitude est plus élevée et où les monastères étaient situés sur les collines. En 383 après Jésus-Christ, le monastère d'al-Dayr al-Abyad, placé sous l'autorité d'Abba Shenouda, devint un centre pour le sahidique, dialecte de la langue littéraire de l'église copte dans ses années d'or.

A mesure que le mouvement littéraire copte dirigé par Abba Shenouda prenait de l'importance, le grec perdait du terrain. En réalité, le déclin de la langue grecque fut proportionnel à la diffusion du christianisme dans les campagnes, à l'utilisation croissante du copte en tant que langue littéraire et à l'augmentation des Coptes, tant en nombre que dans leur notion de communauté.

Au moment où les Arabes conquirent l'Egypte, le sahidique devint la langue générale de la littérature copte alors que la diffusion du bohairique au cours de cette période était uniquement liée à la traduction de la littérature sahidique ; en fait, il s'agit là d'un phénomène qui prédomina au cours des six premiers siècles du christianisme.

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