Monday 10 October 2011

Diffusion de la foi islamique par les marchands

Le commerce et les routes qui y étaient liées jouèrent un rôle très important dans la diffusion de la religion islamique. Les commerçants musulmans n'étaient pas nécessairement des missionnaires. En faisant tout simplement leur travail, les marchands contribuèrent à la diffusion de l'Islam et de la langue arabe.

Leur conduite personnelle, leur honnêteté et leur pureté (ils pratiquaient des ablutions rituelles cinq fois par jour) plurent aux habitants des pays de l'Afrique noire et de la côte orientale africaine. Les mariages entre ces marchands et les femmes des sociétés matriarcales dont les enfants étaient également musulmans, contribuèrent à la diffusion de l'Islam.

Par ailleurs, ajoutons qu'un grand nombre de ces commerçants étaient accompagnés de prosélytes et de sufis qui jouèrent aussi un rôle dans la propagation de l'Islam. Selon Ibn Khaldun, le nombre de chameaux dans les caravanes entre l'Egypte et le Ghana atteignit les 12000. En raison de ces activités commerciales, les centres urbains tels que Tombouctou et Djenné autour du bassin central du Niger ainsi que les centres importants de l'Afrique orientale tels que Suakin, Berbera, Mogadishu et Seylac se transformèrent en des centres de diffusion de l'Islam. Les marchands aisés financèrent également les excellents étudiants et les envoyèrent étudier au Caire.

Ces commerçants accompagnèrent aussi les rois d'Afrique occidentale en pèlerinage. La route des pèlerinages passait par Ghatt et s'achevait au pied des pyramides. Le sultan Mari Gata participa à l'un de ces voyages et traversa l'Egypte au cours du règne du sultan Al-Zahir Baybars. L'un des voyages commerciaux et religieux les plus célèbres fut celui de Mansi Musa, sultan du Mali, dont la procession fut l'une des plus magnifiques du Moyen Âge à tel point que le sultan Al-Nasir Mohammad désigna Ahmad al-Mihmindar afin de superviser la réception de ce roi. Les marchands vendirent au souverain un grand nombre de livres religieux dont l'objectif était d'accroître les connaissances en ce domaine et la culture dans sa région. Considéré comme le chef-d'œuvre d'Al-Qalqashandi, « Subh al-a'sha fi sina'at al-insha » comprenait des exemples de missives échangées entre les rois et les princes d'Afrique occidentale et les sultans mamelouks. Ces lettres étaient rédigées en arabe ce qui indique que cette langue était relativement répandue et qu'elle était utilisée officiellement par le divan, ou bureaux administratifs ou conseil d'état du souverain. Les Egyptiens et les musulmans étaient souvent employés en tant que conseillers et aides par les rois étrangers à tel point que le quartier royal avait généralement une mosquée dans laquelle ces marchands pouvaient prier à proximité du palais, même dans les pays où l'Islam n'était pas répandu .

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